Une approche inédite, co-conçue par Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France – Monaco et l’International University of Monaco, avec le soutien de Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France et du Groupement du Patronat Francophone.

Le 6 mars, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France – Monaco ont lancé un projet ambitieux à l’Université Internationale de Monaco (IUM) pour explorer le rôle économique et stratégique de la francophonie dans un monde en pleine mutation. Le but était d’explorer le ressenti des jeunes générations sur le concept de francophonie, sa pertinence et les opportunités qu’elle offre pour l’avenir, notamment en matière de développement économique et d’influence internationale.

26 étudiants mobilisés jusqu’au 10 juin : pendant plusieurs mois, ces étudiants de master en business international travailleront sur cinq grands thèmes liés à la francophonie. Les sujets tournent autour des Secteurs économiques émergents dans les pays francophones, l’Intelligence artificielle et transformation numérique, Francophonie et développement durable, langue française et éducation dans le commerce international, Intégration économique régionale.

 

Un lancement en présence de personnalités engagées

L’introduction a été assurée par le Dr Jean-Philippe Muller, Directeur général de l’IUM, et Sophie Arnaud Deromedi, Présidente du comité CCE Monaco – Conseil d’Administration et Bureau Exécutif des Conseillers du Commerce Exterieur de la France. Son Excellence Jean d’Haussonville, Ambassadeur de France à Monaco, a ensuite développé le rôle de la francophonie dans le monde et l’importance des différences culturelles. Enfin, Madame Camille Safarov, Directrice du Master, a présenté le projet aux étudiants.

 

Un contexte international et multiculturel

Dès le début de la conférence, une réalité s’impose : la diversité des origines des étudiants. Si certains sont francophones natifs, d’autres découvrent la langue et ses implications dans le monde des affaires. Cette diversité reflète la situation actuelle du commerce international, où les rapports de force entre les blocs culturels et économiques façonnent les opportunités et les stratégies commerciales.

Sophie Arnaud de Romedi, rappelle que la francophonie ne se limite pas à la langue française. Elle englobe aussi une dimension géopolitique et économique, avec des enjeux majeurs en matière d’influence et de coopération. Aujourd’hui, la langue française est parlée sur plusieurs continents et constitue un véritable levier de développement économique, notamment en Afrique, où la croissance démographique et l’essor des marchés émergents renforcent son importance.

 

Un marché en expansion : la francophonie comme atout économique

Avec plus de 320 millions de locuteurs et une croissance soutenue en Afrique, la francophonie représente un marché considérable pour les compagnies. Selon les intervenants, les entreprises francophones ont un avantage compétitif, notamment dans des secteurs comme :

  • Le luxe et l’art de vivre, où l’utilisation de la langue française confère une image de prestige.
  • Les infrastructures et l’innovation, où les relations économiques entre pays francophones facilitent les investissements.
  • Le développement durable et l’économie circulaire, qui s’appuient sur des réseaux francophones pour des projets collaboratifs.

Les intervenants soulignent également le rôle clé de la diplomatie économique francophone, incarnée par des institutions comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le Groupement du patronat francophone (GPF). Ces structures facilitent les échanges et renforcent l’influence des entreprises francophones sur la scène internationale.

 

Un projet académique concret pour les étudiants

Dans le cadre de cette conférence, les étudiants de l’IUM auront l’opportunité de travailler sur différents cas d’étude liés à la francophonie économique. Leur mission ? Analyser les dynamiques économiques de la francophonie et proposer des recommandations stratégiques, comme de véritables consultants.

À l’issue de leurs travaux, leurs conclusions seront présentées à des experts du monde économique, dont des CCEs, des ambassadeurs et des dirigeants d’entreprises internationales. C’est une occasion unique pour les étudiants d’appliquer leurs compétences à des problématiques réelles et de développer une compréhension approfondie des enjeux économiques de la francophonie.

 

Langue et pensée stratégique : une approche essentielle en business

Lors de son intervention, son Excellence Jean d’Haussonville, Ambassadeur de France à Monaco, a insisté sur l’importance de la langue, dans la structuration de la pensée stratégique. Il a expliqué comment la langue influence notre manière d’interpréter le monde et de prendre des décisions.

Un parallèle a été fait entre la conception des jardins anglais et français : le jardin à la française, ordonné et symétrique, reflète une vision cartésienne et rationnelle. Le jardin à l’anglaise, plus libre et spontané, traduit une approche plus empirique et pragmatique.

Cette analogie souligne comment la maîtrise de plusieurs langues permet d’adopter des perspectives stratégiques diversifiées, un atout majeur dans les affaires.

 

Vers une prise de conscience sur l’avenir de la francophonie

L’un des défis évoqués lors de la conférence est la préservation et le renforcement du rôle des langues du pays d’origine, dans les affaires internationales. Bien que l’anglais domine de nombreux domaines, il est essentiel pour les entreprises francophones notamment de capitaliser sur leur héritage linguistique et culturel pour se différencier.

Il a rappelé que choisir ses mots dans un contexte économique n’est pas anodin. Par exemple, dans le secteur du luxe, parler de « vigneron » au lieu de « wine maker » ou de « haute couture » plutôt que « high fashion » permet de préserver une identité culturelle forte et d’affirmer une valeur ajoutée unique.

 

Une ouverture vers des opportunités concrètes

Cette conférence a permis aux étudiants de prendre conscience de l’impact économique et stratégique de la francophonie. À travers leur travail de recherche et leurs analyses, ils auront l’occasion d’apporter une vision nouvelle sur les enjeux contemporains et d’échanger avec des décideurs influents.

Certains groupes auront même l’opportunité de présenter leurs conclusions lors d’un forum international à Paris, démontrant ainsi que la réflexion sur la francophonie économique dépasse les murs de l’université pour participer un débat mondial.

Cette initiative s’inscrit dans une démarche essentielle : faire émerger une nouvelle génération de leaders conscients du rôle de la langue et de la culture dans le monde des affaires.