Lorsqu’on parle de l’adoption de l’intelligence artificielle dans le monde des affaires, Nil Larom, fondateur de la société Insaight, se distingue par son approche pragmatique et humaine. Avec plus de quinze ans d’expérience en stratégies de marché international dans le secteur technologique, il aide des entreprises de toutes tailles à préciser leur stratégie d’adoption de l’IA et de l’IA générative. Ceci en encourageant une transition harmonieuse pour leurs équipes. Basé à Singapour mais actif à l’échelle mondiale, il a été le moteur de projets pour des compagnies comme IBM et LG Electronics. Nil Larom est également président de La French Tech Beijing, une organisation qui favorise la collaboration entre la France et la Chine dans le domaine des startups technologiques. L’organisation collabore avec des entreprises et associations pour améliorer l’exploration du secteur technologique chinois et faciliter le réseautage d’entrepreneurs français en Chine.
Il nous a confié sa vision sur les opportunités et les défis liés à l’IA générative, tout en présentant des solutions concrètes pour répondre aux besoins des sociétés.
Moderniser les entreprises avec l’IA
« Nous sommes déjà à un milliard et demi de cols blancs. La technologie avance plus vite que l’humain, et les gouvernements ne suivent pas. Cette réalité va entraîner potentiellement des pertes d’emplois massives et exige une réorientation des compétences. Former ses salariés est la priorité pour qu’ils restent pertinents face à l’automatisation croissante. »
Pour éviter le pire, il prône un programme structurant : redéfinir les rôles, automatiser les tâches répétitives et permettre aux employés de se concentrer sur des activités créatrices de valeur et de différenciation compétitive. « On doit outiller les équipes pour qu’elles gagnent en compétence et en confiance », explique-t-il.
Nil a travaillé avec des clients variés : grandes entreprises, chambres de commerce et agences de relations publiques ou marketing. Un cas typique en grande entreprise concerne la modernisation du département ressources humaines, d’une société mondiale de technologie financière. Leur but immédiat : améliorer la qualité et la vitesse de recrutement d’ingénieurs qualifiés, avant de procéder à d’autres applications dans leur département. Quatre sessions ont été consacrées pour couvrir les bases de l’IA, les cas d’étude pertinents, les ateliers interactifs et les démonstrations pratiques.
Un autre cas typique, à l’échelle des PME, concerne la modernisation d’une petite agence de relations publiques. L’objectif était clair : devenir une « agence AI-first ». Pour cela, ils devaient utiliser au maximum l’IA pour surpasser les concurrents, tout en renforçant la personnalisation et la qualité des services.
Le projet s’est déroulé en plusieurs étapes. Tout d’abord, Nil et son équipe ont évalué les processus existants pour identifier les zones à automatiser, comme la gestion des campagnes, la recherche, l’analyse des données clients et la création de rapports. Ensuite, ils ont formé les collaborateurs à l’IA générative pour produire des contenus adaptés, tout en gardant un contrôle humain sur la personnalisation.
Une fois les outils intégrés, ils ont travaillé sur la refonte des procédures internes pour s’assurer que tous les départements utilisent l’IA de manière cohérente. Cela inclut la mise en place de protocoles clairs d’interaction entre l’IA et les équipes, afin de maximiser l’efficacité sans compromettre la qualité.
Les résultats ont été immédiats. L’agence a réduit de 30 % le temps consacré aux tâches répétitives, tout en augmentant la satisfaction client grâce à une personnalisation accrue. « Ce type de transformation montre comment une petite structure peut-être compétitive par rapport à des acteurs plus grands, simplement en adoptant les bonnes technologies et en insistant sur le facteur humain », résume Nil.
L’humain au cœur de l’IA
Si l’IA générative permet d’automatiser une partie du travail, Nil souligne l’importance de l’intervention humaine. « Trop de salariés utilisent l’IA de manière aléatoire, ce qui risque de rendre leur tâche générique. Cela les conduit involontairement à s’exclure du marché. Le manque d’uniformité nuit aussi aux entreprises, qui n’ont pas de méthode pour superviser ni la qualité ni le progrès d’adoption de l’IA au sein de leurs rangs. L’humain doit être présent au début d’une tâche pour déterminer le cadre dans lequel l’IA sera utilisée, ainsi qu’à la fin pour juger du résultat et vérifier les paramètres demandés. »
Pour remédier à cela, Nil promeut des formations ciblées : apprendre à employer l’IA pour augmenter la productivité tout en préservant l’originalité et en améliorant la valeur ajoutée pour les clients, à l’interne comme à l’externe. Il donne l’exemple d’équipes éditoriales qui combinent IA et compétences rédactionnelles pour réaliser des contenus personnalisés et percutants.
Insaight ne se contente pas de conseils théoriques. Ils conçoivent des solutions adaptées aux besoins spécifiques de chaque client. Que ce soit l’enseignement adapté et le développement d’une stratégie de modernisation ou l’intégration d’outils au sein des procédures opérationnelles pas à pas, son équipe de spécialistes en IA se charge de tout. Un aspect essentiel de son travail est la mesure des résultats. « Chaque projet inclut des évaluations pré et post-formation pour s’assurer que les compagnies puissent mesurer les améliorations de façon tangible », précise Nil.
L’éducation comme pilier
Nil croit fermement que l’éducation est la pierre angulaire de la pérennité de l’IA en entreprise. Il travaille actuellement sur un programme qui combinera des formations gratuites et payantes, ciblant les besoins des petites comme des grandes compagnies.
Son approche inclut également une comparaison des modèles d’IA, d’Orient et d’Occident. En collaborant avec des organisations internationales, il explore les écosystèmes technologiques pour déterminer les meilleures pratiques adaptées à chaque région.
Un conseil pour les PME ?
Pour Nil, l’IA ne peut pas être juste un outil qui remplace les humains, mais plutôt un levier qui renforce leur capacité à innover. « Les entreprises doivent se concentrer sur des solutions qui les différencient de leurs concurrents, tout en valorisant leurs équipes », conclut-il.
Alors que 80 % des informations en ligne devraient être issues de l’IA d’ici la fin de 2025, Nil insiste sur l’importance de produire un contenu unique et authentique. Son action avec Insaight reflète cette philosophie : marier la technologie et l’humain pour créer un avenir durable.